Pour remplir une promesse faite à son défunt mari, Maggie Grésal, professeure de français à la retraite, repart sur le Chemin de Compostelle, accompagnée de son amie, Alice Lousaint, ancienne astrophysicienne et professeure de physique chimie également à la retraite. Toutes deux suivent la via Podiensis en quête des secours de l’apôtre Jacques. L’une pour placer ses petites-filles sous la protection du saint, l’autre pour découvrir comment protéger l’humanité des dangers de l’intelligence artificielle. Leur pèlerinage, celui des gens ordinaires, va alors devenir extraordinaire, extravagant, éprouvant, effrayant... Le prix à payer pour protéger l’espèce humaine de l’IA sera très élevé.

Le roman dans son contexte
Faut-ils laisser au seul hasard, ou à une IA, le soin d'orienter l'évolution de l'humanité ?
Pendant mon service militaire (1973 – 1974), le soir, pour m'occuper, j'ai écrit une nouvelle, Ordine, qui sera publié en 1975 dans la revue Horizons du Fantastique. Cette nouvelle, sur la suggestion d'un éditeur, est devenu un roman «L’Humaine». Depuis longtemps, je m'intéressais à la science-fiction. À partir d'Ordine, j'ai progressivement orienté mes réflexions sur l'avenir de l'humanité sur le long terme.
Si le genre humain est le fruit de 2 milliards d'années d'évolution laissée au seul hasard de la combinaison de cellules biologiques ou des intrications de conditions physiques favorables de la planète d’accueil, peut-être faut-il s'interroger sur son futur et tenter d’éviter les errances inutiles. Pouvons-nous laisser au seul hasard de la nature le soin de décider pour nous ? J’ai fait de ces réflexions mes sources d’inspiration...
Le genre humain va-t-il continuer à évoluer ? Et dans quel sens ? Ordine apportait une première réponse. L'informatique venait compléter la biologie. Une petite handicapée devenait une nouvelle entité, connectée à un ordinateur ; était-ce cela, le futur du genre humain ?
D'une façon générale les avancées de la science recèlent de nombreux dangers : l’énergie atomique en est un, pas nécessairement dans le cadre d'un conflit d’ailleurs, fournir de l'énergie par le biais de l'atome dans une centrale nucléaire produit des déchets qui peuvent donner des idées à des terroristes. Le simple transport de ces déchets vers le centre de retraitement de La Hague offre au terrorisme de multiples possibilités d'attentat. C'est le thème de Charrue stérile.
La science ne nous apporte pas que des sujets d'inquiétude, elle nous permet aussi d'évoluer, de nous améliorer : c’est le transhumanisme, l'humain augmenté, le cyborg…C’est également le recours à l’intelligence artificielle.
Le numérique et l'intelligence artificielle nous apportent leur aide tout en suscitant de nouvelles inquiétudes, en créant de nouveaux dangers ; deux romans développent ces réflexions : le premier, Transgression, porte sur les manipulations génétiques : deux lesbiennes, chercheuses en biologie marine, mariées et très amoureuses, veulent concevoir un bébé à partir de leur propre patrimoine génétique, sans référence à l’altérité, sans faire intervenir le chromosome Y. Et L'extravagant pèlerinage d'Alice et de Maggie, évoque les dangers dans lesquels pourrait nous plonger l'intelligence artificielle et les inquiétudes qu'ils suscitent, notamment celui de la voir signer l’arrêt de mort de l’humanité. Sauf à créer une sauvegarde de cette dernière !
Note d'intention
À l'origine de ce roman, il y a, comme pour les précédents, une réflexion sur l'avenir de l'espèce humaine au-delà de la fin de vie du Soleil et de la collision de la Voie lactée avec la galaxie Andromède. Le roman précédent, Transgression, portait sur le transhumanisme et abordait la modification du génome humain, pour permettre l'engendrement unisexe, entre deux biologistes marines, lesbiennes.
Le présent roman, « L'extravagant pèlerinage d'Alice et de Maggie », aborde la question de l'intelligence artificielle, qui suscite immédiatement la question du risque de voir disparaître le genre humain, craintes exprimées depuis de nombreuses années par les physiciens travaillant dans le domaine de l’astrophysique et de la physique quantique (Elon Musk, Stephen Hawking...).
Tout au long du pèlerinage qu'entreprennent les deux femmes, déjà âgées, entre le Puy-en-Velay et Fisterra, dont l'un des motifs est de répondre à la recommandation du mari décédé d'Alice, lui-même astrophysicien, « Méfie-toi de l'intelligence artificielle », un parcours qui symbolise les civilisations fondées par le genre humain.
La réponse à cette injonction sera extravagante, effroyable… même si l'IA peut apporter au genre humain de nombreux avantages.
Les deux grands-mères feront difficilement leur choix et iront au bout de leur pèlerinage… Mais le prix à payer pour protéger l'espèce humaine sera très élevé ! Néanmoins, le genre humain sera sauvé avec l'aide de la science et plus particulièrement de la physique quantique.
Le roman suit les deux pèlerines, à travers les aléas du parcours jusqu'à leur choix final, au-delà de l’horreur. Cependant, le roman se veut confiant et optimiste.
La nature n'a pas passé par pertes et profits l'évolution faite d'une suite de hasards heureux, et préserve le genre humain et ses civilisations.